Hyperactivité et trouble d’attention de l’enfant « olé »: Quel diagnostic ?
On estime de 5 à 10 % d’enfants « diagnostiqués » hyperactifs ou manifestant un trouble de l’attention, soit en moyenne, au moins 1 enfant par classe.
Cet état psychologique et comportemental concerne beaucoup plus les garçons que les filles et se maintient à l’âge adulte dans 80% des cas.
L’hyperactivité se manifeste par un besoin de bouger en permanence, une façon de parler trop rapide parfois même agressive, une relation conflictuelle aux autres enfants, un besoin de toucher à tout, une grande désobéissance aux parents (…). Le trouble de l’attention quant à lui peut être la conséquente d’une hyperactivité.
Il se manifeste par un manque de concentration à l’école, une difficulté à mémoriser et restituer des souvenirs, une difficulté à être ordonné, à écouter ou à discuter posément (…)
Qu’en est-il de l’enfant olé ? Serait-il plus exposé au TDAH (trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité) ?
Il n’y pas encore d’étude sur la question. Cela dit, il apparait bien qu’un changement d’environnement scolaire, social ou familial peut perturber l’enfant psychologiquement et dans ses comportements, surtout si on ne l’aide pas à s’intégrer.
Pour en savoir plus, on peut se demander ce qui peut causer un TDAH.
Les études montrent que ce trouble peut être d’origine génétique (donc héréditaire), prénatale (conditions intra-utérines) ou environnementale
(par l’éducation et le contexte de développement de l’enfant).
Cela suppose donc qu’un environnement familial ou scolaire instable peut conduire à une hyperactivité et/ ou à un trouble de l’attention. De ce fait, un enfant olé pourrait être plus exposé au TDAH.
Comment prévenir plutôt que traiter le TDAH?
Considérant les causes possibles du trouble, on sait que prévenir n’est faisable que si les causes ne sont pas génétiques.
Néanmoins, il restera possible d’atténuer l’ampleur du trouble si l’enfant né « avec » et apprend à « faire avec ».
Au stade prénatal, on évitera, par exemple, de s’exposer au tabac, à l’alcool et à des contrariétés.
Au stade environnemental (une fois l’enfant né), on évitera de l’exposer à des conflits de couple, à des changements brutaux ou à des situations choquantes.
Cela dit, on se rend bien compte que certaines situations sont incontrôlables et qu’il faudra agir en connaissance de cause.
Dès lors, le rôle des parents devient prépondérant. Ils doivent se mobiliser doublement en faveur de leurs enfants pour qu’ils puissent
« gérer au mieux » les évènements de la vie.
Qu’il s’agisse d’une alya (surtout si elle est brutale), d’un changement d’école (surtout si la langue n’est pas la même) ou d’un quotidien familial bouleversé (notamment par les allers-retours professionnel du papa), les parents se doivent d’être plus présents pour leurs enfants (surtout la première année de alya) afin qu’ils diminuent le risque de TDAH.
Comment agir si le trouble est déjà diagnostiqué ?
En Israël, le système scolaire se calque à celui des états unis et la passation du test de détection du TDHA devient quasiment systématique.
De même que la prescription de Ritaline (traitement agissant sur la concentration) est prescrite dans la plupart des cas.
Il reste donc peu de marge d’action pour que l’enfant puisse guérir du trouble sachant que le test va « déterminer » la présence d’un TDHA et que le traitement par Ritaline (parfois à vie) va « camoufler » le trouble.
Cela dit, on ne doit pas considérer que la situation est irréversible sachant que l’environnement familial, scolaire et social peut avoir un impact sur la pensée et le comportement de l’enfant. Il reste possible d’agir psychologiquement par un accompagnement au processus de développement émotionnel, intellectuel, relationnel et comportemental.
Cette action peut se faire par des structures spécialisées comme il en existe une en Israël ou par des psychologues spécialistes du développement de l’enfant et de l’adolescent.
Pour conclure, un enfant « olé » pourrait être plus exposé au TDAH par le changement d’environnement qu’il subit.
Il a donc besoin de toute notre « attention » sous peine d’en devenir « troublé ». Des moyens existent pour prévenir.
Mieux vaut ne pas attendre le diagnostic pour agir.
Ariel SIMONY - Psychologue
Edité le 19.02.2015