Qu’est-ce que l’éducation positive ?
Basée sur les principes d’Alfred Adler, psychiatre autrichien du début du XXème siècle, la Discipline Positive est un modèle, ni punitif ni permissif, ancré dans cette belle notion de fermeté et bienveillance simultanées.
Le monde évolue et la parentalité n’est pas épargnée par ces changements. De nos jours le modèle de soumission ne répond plus aux défis lancés par une société en mutation, les enfants sont plus écoutés qu’autrefois.
Comment mieux accompagner nos enfants ? Comment gérer les crises ? Quel cadre fixer ?
La Discipline positive
Il existe plusieurs démarches éducatives proposées, nous vous proposons de découvrir l’une d’entre elles, la Discipline Positive. Elle est basée sur la psychologie d’Alfred Adler, médecin et psychanalyste autrichien fondateur de la psychologie individuelle.
La Discipline Positive est une approche qui vise à développer chez l’enfant les compétences socio-émotionnelles essentielles ainsi que le sentiment d’être capable. Il ne s’agit pas d’une éducation laxiste où tout est permis, mais de conjuguer fermeté, bienveillance, encouragement et coopération afin d’aider l’enfant à devenir un adulte épanoui, responsable et autonome.
Les neurosciences affectives et sociales mettent en lumière les bienfaits de cette démarche pour un développement cérébral harmonieux. Selon elles, la Discipline Positive favorise l’acquisition des compétences scolaires et sociales de l’enfant.
Les mots d’ordre sont encouragement, bienveillance et fermeté.
Encouragement
L’encouragement permet d’insuffler force et courage à l’enfant afin qu’il développe son sentiment d’être capable, son estime de soi.
Il n’existe pas qu’une seule façon pour le parent d’être dans l’encouragement.
A chaque fois que l’on célèbre la progression plutôt que le résultat, à chaque fois que l’on cherche des solutions avec son enfant, que l’on utilise la question qui implique, que l’on écoute sans jugement, on est dans l’encouragement.
L’encouragement permet à l’enfant de se sentir capable, pris en considération et compris. Il n’arrive pas à faire ses lacets ?
Pourquoi se précipiter pour les lui faire ? Laissez-lui l’opportunité d’apprendre et développer ses capacités, même s’il échoue, il ne cessera de progresser jusqu’à réussir ! Il s’agit de faire avec plutôt que de faire pour.
Bienveillance
La bienveillance, c’est une connexion au monde de l’enfant, à ses besoins, à son fonctionnement, son stade de développement.
C’est prendre l’enfant en considération afin qu’il prenne confiance en soi en utilisant par exemple la question de curiosité qui permet d’explorer : que c’est-il passé ? Que cherchais tu à faire ? Comment vas-tu t’y prendre ? De quoi as tu besoin pour réussir cette tâche ? etc.
Fermeté
La fermeté, notion indissociable de la bienveillance, c’est le respect de l’adulte, de la consigne, du cadre, des besoins de la situation.
Car oui il s’agit de donner des consignes claires plutôt que d’imposer, d’ordonner ou de faire faire.
Pourquoi lui dire « va mettre la table ! », alors que l’on pourrait lui dire « J’ai besoin de ton aide : pourrais-tu mettre la table pendant que je termine de cuisiner » ?
Il s’agit ici de favoriser la contribution de l’enfant toujours avec l’idée de l’aider à développer son sentiment d’être capable.
Contribuer favorise également le sentiment d’appartenance nécessaire à tout être humain. L’art de la fermeté est de favoriser la co-construction en posant un cadre sécurisant et nécessaire. La notion d’être modèle de la compétence que l’on souhaite transmettre à son enfant est très présente en Discipline Positive.
En effet, les enfants prennent exemple sur les parents. Comment leurs faire comprendre d’arrêter de se disputer et de crier, si nous même nous élevons la voix ?
Poser un cadre ferme et bienveillant consiste enfin à déterminer ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Par exemple si l’heure du coucher ne se négocie pas, on va impliquer l’enfant sur comment respecter la règle qui est posée par l’adulte. Ici, l’heure su coucher peut ne pas être négociable et le parent impliquera l’enfant sur le « comment » être prêt dans les temps et que va t-on faire avant de se coucher (une histoire, un dernier jeu, plus de câlins...).
Source - Béatrice Sabaté, psychologue clinicienne et Présidente de l’Association Discipline Positive France.