Agressivité et violence au jardin d’enfants
Le phénomène de la violence dans la société israélienne se reflète déjà dès le jardin d’enfants et provoque en nous, les parents, un sentiment d'inquiétude et d'impuissance. Comment pouvons-nous identifier les facteurs d’un comportement agressif et surtout - comment le traiter et le prévenir ?
Yigal Emanuel, psychologue scolaire du service de consultation psychologique, nous propose quelques conseils.
Agressivité et violence au jardin d’enfants
Dans son livre, le Dr Mirta Forman, "Enfance dans la tourmente", dépeint un tableau très dur des jardins d'enfants dans le pays, en termes de niveau de violence verbale et physique qui se produisent au quotidien.
Selon le Dr Forman, les enfants non agressifs sont une minorité dans le jardin d’enfants et sont souvent moins bien considérés que les autres enfants.
Presque toutes les crèches, jardins d'enfants et écoles maternelles, ayant participé à l’étude, ont constaté un «noyau dur» de 4-6 enfants qui étaient plus violents que les autres, puis avec le temps, de plus en plus d'enfants ont rejoint cette tendance jusqu'à devenir la majorité absolue.
Par rapport aux études des années passées, on constate une augmentation des expressions de brutalité et d’agressivité chez les enfants de tous les âges et il y a moins de tolérance, de patience et d’interactions de partage entre eux. Certaines des raisons de ces comportements peuvent être attribués à la télévision, mais nous savons aujourd'hui que la télévision ne provoque pas la violence, elle peut simplement encourager les enfants avec de telles tendances à les réaliser.
L’un des motifs les plus importants est lié aux modes de comportement et des exemples donnés par les adultes à leurs enfants dans la société en général et dans la famille en particulier. Un autre facteur est lié au sexe, les garçons étant deux fois plus agressifs que les filles, tant en termes de fréquence que d'intensité des incidents.
Causes possibles d’agressivité et traitement
°Les problèmes affectifs – les enfants anxieux ont une faible estime de soi, ils se sentent menacés et ne se sentent pas en sécurité en compagnie d’adultes. Ils peuvent exprimer leur sensation de stress de deux manières: le retrait et la fuite (FLIGHT) ou le « combat » (FIGHT). Ceux qui s’abstiennent de réagir s’éloignent, se renferment sur eux-mêmes et semblent choisir de se déconnecter de l'environnement. En revanche, les combattants répondent agressivement à toute situation qui éveille chez aux un sentiment de frustration: gratification différée, être perdant dans un jeu, travail non réussi ou réflexion d'un autre enfant.
Chez ces enfants, il est important de leur donner le sentiment que vous les acceptez, les comprenez et les aimez. En outre, il faut leur apprendre à faire face aux difficultés et aux frustrations par des moyens qui ne sont pas agressifs. Dans des situations extrêmes, une thérapie comportementale est recommandée pour les enfants et / ou leur famille.
°Sur le plan du développement – il s’agit des enfants ayant un retard de développement en termes de capacité à construire, dessiner, jouer sur l'ordinateur et en particulier les enfants avec des troubles du langage, se sentant frustrés et de moindre valeur au jardin d’enfants. Cette frustration peut les amener à des réactions agressives.
Dans de tels cas, il est important de diagnostiquer et d'identifier le problème dès que possible, et de donner à l'enfant le traitement approprié (orthophoniste, ergothérapie, physiothérapie, etc.). Dans le même temps, il conviendra d’améliorer les compétences manquantes au jardin d’enfants et à la maison et de permettre à l'enfant de réussir dans les domaines où il commence à acquérir des compétences de base.
°La famille - lorsqu'il y a des difficultés dans la relation entre les parents, l'enfant peut réagir de façon agressive. Il lui est bien sûr difficile de l’exprimer à la maison, il peut dont être amené à l’exprimer dans le jardin d’enfants. En outre, lorsqu’un enfant connait une atmosphère d'agressivité ou de violence verbale dans sa famille, il aura tendance à imiter ces modèles et à les utiliser avec les autres enfants.
Un autre problème qui se pose est le manque de limites imposées par les parents. Un enfant que les parents n'ont pas réussi à retenir, à lui apprendre généralement ce qui est permis et interdit et à lui inculquer des habitudes de base d’ordre, de propreté, de courtoisie et de maîtrise de soi, aura du mal à adapter le cadre d'une organisation ayant des exigences telles que le jardin d’enfants. Ces enfants réagiront de manière incontrôlable, y compris avec violence, dans des situations qui nécessitent une écoute, de la retenue et de la coopération.
Un autre problème se pose dans les familles de comportement inverse: certains parents sont forts et ‘’durs ", ils ne permettent à l'enfant de n'exprimer aucun sentiment et notamment des pulsions agressives à la maison. Ces enfants se comporteront comme des soldats obéissants à la maison, mais à l'extérieur, ils se permettront tous les excès.
Dans tous ces cas, nous recommandons aux parents de s’adresser à des professionnels pour obtenir des conseils et une ligne de conduite, afin d’essayer de mieux comprendre le mode de vie de la famille et son impact sur leur enfant.
°L'aspect socio-culturel - lorsque d'un certain nombre de groupes d’enfants sont réunis dans le jardin d’enfants avec de fortes différences culturelles, linguistiques, économiques et des valeurs différentes, il peut en résulter une pression et des tensions qui se traduiront par des combats et de la violence.
Ceci survient principalement lorsqu’il y a plusieurs ces grands groupes (et non quand il y a deux ou trois nouveaux immigrants ou trois religieux au jardin d’enfants). Pour résoudre les problèmes de ce genre, l'enseignante devra travailler de manière systémique. Il conviendra de travailler à des activités où l'accent est mis sur le respect de l’autre, même et surtout - quand il est différent de vous. Il lui faudra également enseigner des règles et des codes de conduite communs de comportement, indépendants de leur culture (par exemple les règles du dialogue, l'interdiction de la violence, etc.).
En outre, il est bon de mieux connaître les cultures de tous les enfants afin d’apprendre à les aimer ou tout au moins de moins les craindre et ainsi par exemple leur enseigner une chanson russe, mentionner une fête éthiopienne, apporter des photos de la maison et ainsi de suite.
Que faire lorsque l'enfant frappe les autres ?
En cas de violence ou de coups, il est important de prendre les mesures suivantes:
1. Il faut séparer les enfants qui se battent et en expliquer les dangers à l’enfant violent ("tu pourrais le blesser", "ça fait mal quand tu mords comme ça»).
2. Re-mémoriser et répéter les lois et règles en vigueur dans votre maison ou au jardin d’enfants («Nous ne poussons pas chez nous», «tu ne peux pas battre ton petit frère").
3. Il est inutile de créer un "tribunal de terrain" pour décider qui est coupable. Il est préférable de séparer les enfants et de ne pas condamner l'un d’entre eux.
4. Après l’incident, il est conseillé d’en parler de manière concrète et agréable et d’offrir votre aide afin de résoudre le problème qui a provoqué le conflit.
5. Dans tous les cas, il est bon d’apprendre à l'enfant à mettre des mots sur l'émotion ou le problème qui le perturbe et de parler avec d'autres enfants ou adultes à ce sujet («Maintenant, dis à Maya ce que tu voulais quand tu l’as frappée").
6. Essayez d’examiner dans quelles situations l’enfant utilisera probablement plus de violence: par exemple en cas de rivalité, quand il est fatigué, quand un autre enfant est le centre de l'attention ou lorsque l'enseignant est absent, etc.
7. Quand nous détectons cette situation, nous allons essayer de prendre des mesures préventives, de faire plus attention à l'enfant, lui rappeler ce qu'il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, ou l’éloigner du lieu ou de la compagnie qui pourrait conduire à une querelle.
ILLUSTRATIONS
Que faire lorsque l'enfant frappe les autres ?
1 - Séparer les enfants
2 - Répéter les lois et règlements
3 - Ne pas stigmatiser
4 - Proposer notre aide dans la solution du problème
5 - Apprendre à l'enfant à mettre des mots sur le sentiment ou le problème qui le perturbe.
6 - Examiner dans quelles situations l’enfant sera probablement plus violent.
7 - Prendre des mesures préventives.
Source : Ministère de l'éducation nationale
Traduit par tinokland