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Déni de grossesse - הכחשת היריון

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Sujet encore tabou dans la société, le déni de grossesse touche pourtant un grand nombre de femmes dans le monde.
Encore difficile à expliquer, ce phénomène impressionne par ses conséquences physiques sur les femmes touchées.
A quoi est dû le déni de grossesse ?
Quels signes peuvent faire suspecter une grossesse refoulée ?
On fait le point sur tous ces sujets avec Karine Denza, psychothérapeute et auteure du livre “Le double déni de grossesse : corps, psyché et gestation”.

Définition : c'est quoi un déni de grossesse ?
 

Comme l'explique Karine Denza, le déni de grossesse est plutôt simple à comprendre : « Le déni de grossesse, c'est lorsqu'une femme est enceinte mais qu'elle ne le sait pas. Il y a deux types de déni de grossesse.
Le déni partiel et le déni total. Le déni de grossesse partiel se caractérise par le fait que la femme atteinte va découvrir sa grossesse avant l'accouchement (au bout de quatre mois de grossesse par exemple).
Le déni total, plus rare, va être encore plus impressionnant, car il dure jusqu'au moment de l'accouchement. Dans ce cas, la femme, pensant par exemple être juste atteinte de vomissements, va accoucher d'un enfant ». Selon les dernières études publiées en France, le déni de grossesse concernerait une naissance sur 500 : « On considère qu'en France, un enfant issu d'un déni de grossesse naît toutes les six heures ».



Quelles sont les causes du refus de grossesse ?
 

Il n'est pas aisé de déterminer les causes du déni de grossesse, mais plusieurs facteurs peuvent l'expliquer, comme le détaille Karine Denza : « Il est d'abord important de mentionner que le déni de grossesse peut toucher les femmes de toutes les classes sociales.

La cause principale du déni va être psychologique.
Les femmes touchées par ce phénomène sont notamment des femmes qui ne veulent pas tomber enceintes suite à une relation sexuelle, et leur inconscient créé un déni défensif qui s'exprime sur le corps et arrive à prendre pas sur la réalité.
L'exemple le plus significatif est celui de femmes victimes d'une agression sexuelle ou d'un viol. Ces dernières peuvent développer un déni de grossesse en créant un mécanisme de défense inconscient. Le phénomène peut aussi toucher des femmes se pensant stériles ».


 

La différence entre grossesse cachée et grossesse invisible
 

Il est important de faire la différence entre un déni de grossesse et une grossesse cachée, comme le souligne Karine Denza : « Le déni de grossesse est inconscient, à la différence de la grossesse cachée.

Dans ce cas, la future mère le sait et va juste dissimuler les changements de son corps. Souvent d'ailleurs, on pense à tort qu'une femme faisant un déni de grossesse est en fait une femme qui se savait enceinte mais l'a dissimulé à son entourage ».


Absence de règles, élongation du ventre... Peut-on détecter les signes et les symptômes du déni de grossesse ?
 

Lors d'une grossesse normale, le corps de la femme change et différents signaux vont l'alerter de sa gestation, tels que l'absence de règles par exemple. Dans le cas d'un déni de grossesse, est-il possible d'avoir des indications ? Malheureusement non, comme l'explique Karine Denza : « Quand on vit un déni de grossesse, il est impossible de savoir que l'on est enceinte.
La femme continue à avoir des saignements réguliers, et son corps ne se modifie pas. La prise de poids va être minime, voire inexistante. Cette absence de symptômes de grossesse va trouver son aboutissement au moment de la levée du déni ».


 

Déni de grossesse : où se place le bébé ?
 

Dans le cas d'un déni de grossesse, le corps va évoluer différemment chez la future mère. Elle va souvent garder le dos bien droit et empêcher l'élongation du ventre.
L'utérus va alors s'étirer et le fœtus va évoluer au niveau de la colonne vertébrale, ou alors va se recroqueviller derrière les côtes de la future mère. Les mouvements du fœtus vont bel et bien avoir lieu, mais la force du déni va atténuer la sensation chez la future mère qui va ressentir un léger trouble sans percevoir qu'il s'agit de l'enfant à naître.


 

Etre enceinte sans le savoir : le test de grossesse peut-il être négatif ?
 

Si l'absence d'aménorrhée ou encore de modification de la silhouette empêche la future maman de constater son déni, un test de grossesse peut en revanche de manière normale indiquer si la femme est enceinte ou non. Cependant, si vous vous posez la question de savoir si vous êtes enceinte, il y a très peu de chances que vous soyez en plein déni de grossesse. En effet, dans le cas d'un déni de grossesse, la future mère exclut totalement la possibilité qu'elle puisse tomber enceinte.

 

L'impact psychologique du déni de grossesse
 

Dans le cas d'un déni de grossesse partiel ou total, la levée du déni est toujours un moment de choc, comme l'explique Karine Denza : « Généralement, la femme va subir des douleurs abdominales et consulter son médecin.
C'est après l'échographie révélant l'existence du bébé que le corps va très rapidement se modifier. C'est assez impressionnant, car le ventre peut s'arrondir en quelques jours voire quelques heures ». Si l'impact psychologique est fort pour ces mères dans le déni, il ne faut pas non plus tomber dans le fantasme, comme l'explique Karine Denza : « On associe souvent le déni de grossesse au néonatalicide (meurtre du nouveau-né à la naissance).
C'est extrêmement rare. La plupart des femmes ayant subi un déni de grossesse développent très rapidement un instinct maternel et gardent le bébé.
Dans ce type de phénomène, il est toutefois très important que l'entourage soit présent pour assister la mère ». D'autres femmes décident de pratiquer une IVG si c'est encore possible, ou accouchent sous X.

 

Quel impact sur le bébé ?
 

Le déni ayant un impact fort sur la mère, qu'en est-il du bébé ?

La réponse est encore difficile à développer, comme l'explique Karine Denza : « Il y a très peu d'études sur les bébés issus d'un déni de grossesse. Cependant, ce qui ressort des sages-femmes ayant fait accoucher des femmes atteintes de déni, c'est que les bébés qui naissent sont souvent extrêmement calmes. Peu de parents évoquant ce sujet avec leurs enfants, il est très compliqué de retrouver des enfants issus d'un déni ».

 

Le déni de grossesse, un phénomène encore peu reconnu en France
 

Impressionnant par ses effets sur le corps, le déni de grossesse n'en reste pas moins un grand tabou en France et dans le monde.
La reconnaissance du déni de parentalité est encore longue. Pour les femmes qui ont traversé ce phénomène, il est important de trouver des professionnels de santé pouvant les aider. Toutefois, les choses évoluent, et une association a été créée il y a quelques années : l'Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse.

Source :Antoine Blanchet, Journaliste

Le terme déni de grossesse désigne le fait d’être enceinte sans en avoir conscience et sans s’en apercevoir. Il s’agit donc d’une grossesse que l’on peut qualifier “d’invisible"

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