Les pleurs du nourrisson
Les premiers mois de vie de bébé sont souvent marqués par de longues périodes de pleurs, donnant lieu à de nombreuses consultations médicales où l’origine exacte des pleurs n’est pas toujours facile à identifier.
Ces pleurs sont également source d’une grande angoisse parentale, face à deux parents essayant de faire de leur mieux pour apaiser ce nouveau petit être.
Comment les comprendre ?
Tout d’abord, il est important de rappeler que tous les bébés pleurent et pas qu’un peu ! Pleurer une à trois heures dans la journée est une situation commune et normale.
D’ailleurs un bébé trop silencieux est un signe souvent inquiétant pour le pédiatre.
Les pleurs sont le premier moyen d’expression de votre bébé.
Pour autant, personne n’a encore pu réellement décoder le langage des pleurs.
Les pleurs peuvent exprimer toutes sortes de demandes : la faim, le froid, la chaleur, la douleur, la fatigue, l’inconfort digestif, le reflux, les coliques ou encore le simple besoin d’être rassuré, entouré, touché.
Les pleurs de votre bébé imposent donc une consultation et un examen médical par votre pédiatre afin d’éliminer toute cause organique.
Comment les calmer ?
L’importance du contact physique.
En parallèle, pour calmer les pleurs de votre bébé et ce quelque soit la cause de ces pleurs, rien de mieux que de le rassurer en étant proche de lui physiquement.
Votre bébé n’aime pas la solitude et d’ailleurs il ne la connaît pas. Neuf mois durant, il a été bercé par votre voix, vos battements du cœur, vos mouvements corporels, le tout dans la chaleur du liquide amniotique.
Ainsi, votre bébé a besoin de contact physique. Il a besoin de l’odeur, de la chaleur et du mouvement de votre corps, et pour cela rien de mieux que le classique « peau à peau », qui consiste à placer votre bébé en couche directement contre votre peau au niveau de votre poitrine.
Il existe d’autres astuces que le « peau à peau » pour créer du lien avec votre bébé :
°le porte bébé (même à la maison) est un bon moyen pour votre bébé de se sentir proche de vous tout en vous laissant les mains libres.
°les massages : à effectuer lorsque votre bébé est éveillé et à distance des repas, dans un endroit calme et adapté, en commençant de préférence par les jambes.
°les positions antalgiques : placer votre bébé à plat ventre sur votre avant-bras tout en lui massant le dos avec l’autre main.
Dans chacun de ces échanges, regardez votre bébé, caressez-le et parlez-lui.
Au secours je ne supporte plus les pleurs !
Parfois, ces longues heures de pleurs peuvent devenir très anxiogènes pour les parents et générer toutes sortes de sentiments ambivalents tels que la colère, le désespoir ou même le rejet, le tout dans un contexte de fatigue souvent extrême.
Ne pas comprendre pourquoi son bébé pleure lorsqu’on essaye de faire au mieux pour l’apaiser peut devenir très frustrant voire insupportable !
Le plus important dans ce genre de situation est d’être à l’écoute de vos sentiments et surtout de vous déculpabiliser.
Il est normal d’avoir parfois l’impression qu’on ne supporte plus les pleurs de son bébé.
Il est également normal parfois de ressentir un sentiment d’échec.
De nombreux parents traversent ce genre de période et cela n’a rien à voir avec l’amour que vous portez à votre enfant.
Les pleurs de bébé peuvent également rendre la relation parents-enfants plus difficile et le lien de complicité peut mettre plus de temps à s’installer.
Il est important pour vous et votre bébé de vous accorder un temps de pause.
Alors même si votre bébé pleure mais que vous sentez que vous craquez, vous avez le droit de le poser seul un moment dans son berceau, et d’aller dans une autre pièce pour respirer ou faire autre chose pendant quelques minutes.
Une fois apaisé, lorsque vous reprendrez votre bébé, celui-ci sentira votre apaisement et se calmera plus rapidement.
Il faut aussi savoir demander de l’aide à ses proches, et cela ne fait pas de vous un mauvais parent, mais justement un parent responsable et conscient de ses limites.
Profitez de ces occasions pour simplement sortir de chez vous, mettre le nez dehors, marcher et respirer, seul avec vous-même.
Enfin, si vous voyez que malgré les temps de pause et malgré l’aide de votre entourage, votre humeur ou la relation avec votre bébé ne s’améliore pas, il est fortement conseiller de consulter votre médecin.
Car souvenez-vous : vous n’êtes pas seul, de nombreux parents traversent ce genre de période et il existe des solutions pour vous aider.
Source : Dr. Doriane Boukobza : Ancienne pédiatre des hôpitaux de Rouen
-Diplôme de Médecine de la faculté de Paris
-Diplôme spécialisé de Pédiatre de la faculté de Rouen
-Diplôme Universitaire : « Prise en charge des urgences pédiatriques »
-Diplôme Universitaire : « Développement moteur, cognitif, comportemental et sensoriel de l’enfant »